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Pièces : Lettre du Saint-Père au cardinal Ratzinger, 8 avril 1988. Lettre de Mgr Lefebvre au cardinal Ratzinger, 15 avril 1988. Protocole d’accord du 5 mai 1988. Lettre de Mgr Lefebvre au cardinal Ratzinger, 6 mai 1988. Lettre du cardinal Ratzinger à Mgr Lefebvre, 6 mai 1988. Lettre de Mgr Lefebvre au cardinal Ratzinger, 24 mai 1988. Lettre du cardinal Ratzinger à Mgr Lefebvre, 30 mai 1988. Lettre de Mgr Lefebvre au pape, 2 juin 1988. Lettre du pape à Mgr Lefebvre, 9 juin 1988. Communiqué de Mgr Lefebvre sur "l’arrêt des colloques", 19 juin 1988.

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Lettre du Saint-Père au cardinal Ratzinger – 8 avril 1988


A mon Frère Vénéré le cardinal Joseph Ratzinger, Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

En ce temps liturgique où, dans les célébrations de la Semaine Sainte, nous avons revécu les événements de Pâques, les paroles par lesquelles le Christ Seigneur a promis aux Apôtres la venue de l’Esprit Saint prennent pour nous une particulière actualité : "Je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour qu’il soit avec vous à jamais, l’Esprit de vérité..., que le Père enverra en mon nom, Lui, vous rappellera tout ce que je vous ai dit" (Jn 14, 16-17. 26).

En tout temps l’Église a été animée par la foi en ces paroles de son Maître et Seigneur, dans la certitude que, grâce à l’aide et à l’assistance de l’Esprit Saint, elle restera pour toujours dans la Vérité divine en gardant la succession apostolique par le collège des évêques en union avec son chef, le successeur de saint Pierre.

Affermir la doctrine de l’Église héritée de la Tradition

L’Église a manifesté encore cette conviction de foi dans le dernier concile qui s’est réuni pour confirmer et affermir la doctrine de l’Église héritée de la Tradition existant déjà depuis près de vingt siècles, comme réalité vivante qui progresse, en rapport avec les problèmes et les besoins de chaque époque, en approfondissant la compréhension de ce que contenait déjà la foi transmise une fois pour toutes (Jude 3). Nous gardons la conviction profonde que l’Esprit de vérité qui dit à l’Église (cf. Ap 2, 7.11.17, etc.) a parlé – d’une manière particulièrement solennelle et avec une particulière autorité – par le concile Vatican II, préparant l’Église à entrer dans le troisième millénaire après le Christ. Étant donné que l’œuvre du concile dans sa totalité constitue une confirmation de la vérité même vécue par l’Église dès le commencement, elle est en même temps "renouveau" de cette même vérité ("aggiornamento", selon la célèbre expression du pape Jean XXIII), pour rendre la manière d’enseigner la foi et la morale, et également toute l’activité apostolique et pastorale de l’Église, plus proches de la grande famille humaine dans le monde contemporain. Et l’on sait combien ce "monde" est diversifié et même divisé.

Par le service doctrinal et pastoral de tout le collège des évêques en union avec le Pape, l’Église accomplit les tâches concernant la mise en œuvre de tout de qui est devenu l’héritage spécifique de Vatican II. Cette sollicitude collégiale trouve son expression, entre autres, dans les réunions du synode des évêques. Dans ce contexte, il convient de rappeler particulièrement l’Assemblée extraordinaire du Synode tenue en 1985, à l’occasion du vingtième anniversaire de la conclusion du concile, assemblée qui a mis en relief les plus importantes tâches liées à la mise en œuvre de Vatican II, constatant que l’enseignement de ce concile reste la voie sur laquelle l’Église doit avancer vers l’avenir en confiant ses efforts à l’Esprit de vérité. Dans la ligne de ces efforts, prennent également une importance particulière les obligations du Saint-Siège à l’égard de l’Église universelle, que ce soit par le "ministerium petrinum" de l’évêque de Rome, ou par les organismes de la Curie romaine dont il se sert pour accomplir son ministère universel. Parmi ceux-ci, la Congrégation pour la Doctrine de la foi que vous dirigez, Monsieur le cardinal, a une importance particulièrement grande.

Le "progressisme" rompt avec le passé

Dans la période post-conciliaire, nous sommes témoins d’un vaste travail de l’Église pour faire en sorte que ce "novum", constitué par Vatican II, pénètre de manière juste dans la conscience et dans la vie de chacune des communautés du Peuple de Dieu. Cependant, à côté de cet effort, se sont manifestées des tendances qui, sur la voie de la réalisation du concile, créent une certaine difficulté. L’une de ces tendances se caractérise par le désir de changements qui ne sont pas toujours en harmonie avec l’enseignement et avec l’esprit de Vatican II, même s’il cherchent à se référer au concile. Ces changements voudraient exprimer un progrès, c’est pourquoi on désigne cette tendance par le nom de "progressisme". Le progrès, dans ce cas, est une orientation vers l’avenir qui rompt avec le passé, sans tenir compte de la fonction de la Tradition qui est fondamentale pour la mission de l’Église, afin que celle-ci puisse continuer à vivre dans la Vérité qui lui a été transmise par le Christ Seigneur et les Apôtres, et qui a été gardée avec diligence par le Magistère.

La tendance opposée, que l’on définit habituellement comme "conservatisme "ou "intégrisme", s’arrête au passé lui-même, sans tenir compte de la juste orientation vers l’avenir qui s’est précisément manifestée dans l’œuvre de Vatican II. Tandis que la première tendance semble reconnaître comme juste ce qui est nouveau, l’autre, au contraire, ne tient pour juste que ce qui est "ancien", le considérant comme synonyme de la Tradition. Cependant, ce ne sont pas l’"ancien" en tant que tel ni le "nouveau" en soi qui correspondent au concept exact de la Tradition dans la vie de l’Église. Ce concept désigne, en effet, la fidélité durable de l’Église à la vérité reçue de Dieu, à travers les événements changeants de l’histoire. L’Église, comme le maître de maison de l’Évangile, tire avec sagesse "de son trésor du neuf et du vieux" (cf. Mt 13, 52), demeurant dans une obéissance absolue à l’Esprit de vérité que le Christ a donné à l’Église comme guide divin. Et cette œuvre délicate de discernement, l’Église l’accomplit par son Magistère authentique (cf. Lumen gentium, n. 25).

Les positions que prennent les personnes, les groupes ou les milieux attachés à l’une ou l’autre tendance peuvent être compréhensibles dans une certaine mesure, particulièrement après un événement aussi important dans l’histoire de l’Église que le dernier concile. Si, d’une part, il a libéré une aspiration au renouveau (et cela comprend aussi un élément de "nouveauté"), d’autre part, certains abus dans la ligne de cette aspiration, pour autant qu’ils oublient les valeurs essentielles de la doctrine catholique de la foi et de la morale et en d’autres domaines de la vie ecclésiale par exemple dans le domaine liturgique, peuvent et même doivent susciter des objections justifiées. Cependant si, en raison de ces excès, on refuse tout sain "renouveau" conforme à 1’enseignement et à l’esprit du concile, une telle attitude peut conduire à une autre déviation qui est également contraire au principe de la Tradition vivante de l’Église obéissant à l’Esprit de vérité.

Les obligations qui s’imposent au Siège apostolique, dans cette situation concrète, requièrent une perspicacité, une prudence et une largeur de vues particulières. La nécessité de distinguer ce qui "édifie" l’Église authentiquement de ce qui la détruit devient, actuellement, une particulière exigence de notre service à l’égard de toute la communauté des croyants.

Le souci de l’unité de l’Église

La Congrégation pour la Doctrine de la foi a, dans le cadre de ce ministère, une importance clé, comme le montrent les documents qu’a publiés votre Dicastère ces dernières années dans les domaines de la foi et de la morale. Parmi les questions dont la Congrégation pour la Doctrine de la foi a dû s’occuper ces derniers temps, figurent également les problèmes liés à la "Fraternité Saint-Pie X", fondée et dirigée par Mgr M. Lefebvre.

Votre Éminence connaît bien tous les efforts accomplis par le Siège apostolique dès le début de l’existence de la "Fraternité" pour assurer, par rapport à son activité, l’unité ecclésiale. Le dernier de ces efforts a été la visite canonique effectuée par le cardinal E. Gagnon. Vous vous occupez particulièrement de ce cas, Monsieur le cardinal, comme s’en est préoccupé votre prédécesseur de vénérée mémoire, le cardinal Fr. Seper. Tout ce que fait le Siège apostolique, qui est en contact permanent avec les évêques et les conférences épiscopales concernés, tend vers le même objectif : que s’accomplissent aussi les paroles prononcées par le Seigneur dans la prière sacerdotale pour l’unité de tous les disciples. Tous les évêques de l’Église catholique, parce qu’ils doivent, par mandat divin, avoir le souci de l’unité de l’Église universelle, sont tenus à collaborer avec le Siège apostolique au bien de tout le Corps mystique qui est aussi le Corps des Églises (cf. Lumen gentium, n. 23).

Pour tous ces motifs, je voudrais vous confirmer, Monsieur le cardinal, ma volonté que de tels efforts soient poursuivre : ne cessons pas d’espérer que – sous la protection de la Mère de l’Église – ils portent leurs fruits pour la gloire de Dieu et le salut des hommes.

In caritate fraterna.

Du Vatican, le 8 avril 1988, en la dixième année de mon pontificat.

Ioannes PAULUS PP. II

N.B. - Les intertitres sont de la rédaction.


Lettre de Mgr Lefebvre au cardinal Ratzinger – 15 avril 1988

FRATERNITA SACERDOTALE SAN PIO X
Via Trilussa 35 –Tél 932.03.44
00041 Albano Laziale (Roma)

+ Albano, le 15 avril 1988

Éminence,

Ayant pu suivre les travaux de la Commission chargée de préparer une solution acceptable pour le problème qui nous préoccupe, il semble, qu’avec la grâce de Dieu, nous nous acheminons vers un accord, ce dont nous sommes très heureux.

Je me permets de joindre à ces lignes la déclaration doctrinale, légèrement modifiée, telle que je crois pouvoir la signer et qui, je l’espère, aura votre agrément.

Sans doute, il y aura encore des précisions à ajouter au document canonique pour la Commission romaine, à laquelle je souhaiterais, au moins dans les débuts, apporter mon concours pour faciliter les solutions des divers cas de ceux qui ont été à nos côtés pendant ces dernières années et qui souhaitent aussi une heureuse issue à leurs problèmes.

A cette occasion, ne serait-il pas souhaitable que soit accordée à tous les évêques et les prêtres, la possibilité d’utiliser les livres liturgiques de Jean XXIII ?

Le fait d’avoir un successeur dans l’épiscopat me réjouit vivement et j’en remercie le Saint-Père et vous-même. Un seul évêque aura bien de la peine à suffire à la tache, ne serait-il pas possible d’en avoir deux ou, au moins, qu’il soit prévu la possibilité d’en augmenter le nombre d’ici 6 mois ou un an?

Veuillez, Éminence, exprimer au Saint-Père ma vive reconnaissance de ma part et la part de tous ceux que je représente et croyez, je vous prie, à mes sentiments respectueux et fraternels in Xto et Maria.

Marcel Lefebvre, archevêque-Évêque émérite de Tulle

à Son Éminence le Cardinal Joseph Ratzinger, Préfet de la S.C. pour la Doctrine de la foi Vatican


Protocole d’accord du 5 mai 1988


I. TEXTE DE LA DÉCLARATION DOCTRINALE

Moi, Marcel Lefebvre, archevêque-évêque émérite de Tulle, ainsi que les membres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X par moi fondée :

1) Nous promettons d’être toujours fidèles à l’Église catholique et au Pontife romain, son Pasteur Suprême, Vicaire du Christ, Successeur du Bienheureux Pierre dans sa primauté et Chef du corps des évêques.

2) Nous déclarons accepter la doctrine contenue dans le n. 25 de la Constitution dogmatique "Lumen Gentium" du concile Vatican II sur le Magistère ecclésiastique et l’adhésion qui lui est due.

3) A propos de certains points enseignés par le concile Vatican II ou concernant les réformes postérieures de la liturgie et du droit, et qui nous paraissent difficilement conciliables avec la Tradition, nous nous engageons à avoir une attitude positive d’étude et de communication avec le Siège apostolique, en évitant toute polémique.

4) Nous déclarons en outre reconnaître la validité du Sacrifice de la messe et des sacrements célébrés avec l’intention de faire ce que fait l’Église et selon les rites indiqués dans les éditions typiques du missel romain et des rituels des sacrements promulgués par les papes Paul VI et Jean-Paul II.

5) Enfin nous promettons de respecter la discipline commune de l’Église et les lois ecclésiastiques, spécialement celles contenues dans le Code de Droit canonique promulgué par le pape Jean-Paul II, restant sauve la discipline spéciale concédée à la Fraternité par une loi particulière.


II. QUESTIONS JURIDIQUES

Tenant compte du fait que la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X a été conçue depuis 18 ans comme une société de vie commune — et à partir de l’étude des propositions formulées par S. Exc. Mgr M. Lefebvre et des conclusions de la Visite apostolique effectuée par Son Éminence le cardinal Gagnon —, la figure canonique la mieux adaptée est celle d’une Société de vie apostolique.


1. Société de vie apostolique.

C’est une solution canoniquement possible, avec l’avantage d’insérer éventuellement dans la Société cléricale de vie apostolique également des laïcs (par exemple des frères coadjuteurs).

Selon le Code de Droit canonique promulgué en 1983, canons 731-746, cette Société jouit d’une pleine autonomie, peut former ses membres, peut incardiner les clercs, et assure la vie commune de ses membres.

Dans les statuts propres, avec flexibilité et possibilité inventive par rapport aux modèles connus de ces Sociétés de vie apostolique, on prévoit une certaine exemption par rapport aux évêques diocésains (cf. can. 591) pour ce qui concerne le culte public, la "cura animarum" et les autres activités apostoliques, compte tenu des canons 679-683. Quant à la juridiction à l’égard des fidèles qui s’adressent aux prêtres de la Fraternité, elle sera conférée à ceux-ci soit par les Ordinaires des lieux soit par le Siège apostolique.


2. Commission romaine.

Une commission pour coordonner les rapports avec les divers dicastères et les évêques diocésains, ainsi que pour résoudre les problèmes éventuels et les contentieux, sera constituée par les soins du Saint-Siège, et pourvue des facultés nécessaires pour traiter les questions indiquées ci-dessus (par exemple l’implantation à la demande des fidèles d’un lieu de culte là où il n’y a pas de maison de la Fraternité, "ad mentem" can. 383, § 2).

Cette commission serait composée d’un Président, d’un Vice-président, et de cinq membres, dont deux de la Fraternité.

Elle aurait en outre la fonction de vigilance et d’appui pour consolider l’œuvre de réconciliation et régler les questions relatives aux communautés religieuses ayant un lien juridique ou moral avec la Fraternité.


3. Conditions des personnes liées à la Fraternité.

3.1 Les membres de la Société cléricale de vie apostolique (prêtres et frères coadjuteurs laïcs) : ils sont régis par les statuts de la Société de droit pontifical.

3.2 Les oblats et les oblates, avec ou sans vœux privés, et les membres du tiers-ordre liés à la Fraternité : ils appartiennent à une association de fidèles liée à la Fraternité aux termes du canon 303, et collaborent avec elle.

3.3 Les Sœurs (c’est-à-dire la congrégation fondée par Mgr Lefebvre) qui font des vœux publics : elles constitueront un véritable institut de vie consacrée, avec sa structure et son autonomie propre, même si on peut prévoir une certaine forme de lien pour l’unité de la spiritualité avec le supérieur de la Fraternité. Cette congrégation — au moins au début — dépendrait de la commission romaine, au lieu de la Congrégation pour les religieux.

3.4 Les membres des communautés vivant selon la règle de divers instituts religieux (Carmélites, Bénédictins, Dominicains, etc.) et qui sont liés moralement à la Fraternité : il convient de leur accorder cas par cas un statut particulier réglant leurs rapports avec leur Ordre respectif.

3.5 Les prêtres qui, à titre individuel, sont liés moralement à la Fraternité, recevront un statut personnel tenant compte de leurs aspirations et en même temps des obligations découlant de leur incardination. Les autres cas particuliers du même genre seront examinés et résolus par la commission romaine.

En ce qui concerne les laïcs qui demandent l’assistance pastorale aux communautés de la Fraternité : ils demeurent soumis à la juridiction de l’évêque diocésain, mais — en raison notamment des rites liturgiques des communautés de la Fraternité — ils peuvent s’adresser à elles pour l’administration des sacrements (pour les sacrements de baptême, confirmation et mariage, demeurent nécessaires les notifications d’usage à leur propre paroisse ; et can. 878, 896, 1122).

Note : il y a lieu de considérer la complexité particulière :

1) de la question de la réception par les laïcs des sacrements de baptême, confirmation, mariage, dans les communautés de la Fraternité ;

2) de la question des communautés pratiquant — sans leur appartenir — la règle de tel ou tel institut religieux.

Il appartiendra à la commission romaine de résoudre ces problèmes.


4. Ordinations.

Pour les ordinations, il faut distinguer deux phases :

4.1 Dans l’immédiat : pour les ordinations prévues à brève échéance, Mgr Lefebvre serait autorisé à les conférer ou, s’il ne le pouvait, un autre évêque accepté par lui.

4.2 Une fois érigée la Société de vie apostolique

4.2-1 Autant que possible, et au jugement du supérieur général, suivre la voie normale : remettre des Lettres dimissoriales à un évêque qui accepte d’ordonner les membres de la Société.

4.2-2 En raison de la situation particulière de la Fraternité (cf. infra) ordination d’un évêque membre de la Fraternité qui, entre autres tâches, aurait aussi celle de procéder aux ordinations.


5. Problème de l’évêque.

5.1 Au niveau doctrinal (ecclésiologique), la garantie de stabilité et de maintien de la vie et de l’activité de la Fraternité est assurée par son érection en Société de vie apostolique de droit pontifical et l’approbation des Statuts par le Saint-Père.

5.2 Mais, pour des raisons pratiques et psychologiques, apparaît l’utilité de la consécration d’un évêque membre de la Fraternité. C’est pourquoi, dans le cadre de la solution doctrinale et canonique de la réconciliation, nous suggérons au Saint-Père de nommer un évêque choisi dans la Fraternité, sur présentation de Mgr Lefebvre. En conséquence du principe indiqué ci-dessus (5.1.), cet évêque n’est pas normalement supérieur général de la Fraternité. Mais il paraît opportun qu’il soit membre de la commission romaine.


6. Problèmes particuliers.

- Levée de la suspensio a divinis de Mgr Lefebvre et dispense des irrégularités encourues du fait des ordinations.

- Prévision d’une " amnistie " et d’un accord pour les maisons et les lieux de culte de la Fraternité érigés — ou utilisés — jusqu’à maintenant sans autorisation des évêques.

Joseph card. Ratzinger.                      Marcel Lefebvre.


Lettre de Monseigneur Lefebvre au cardinal Ratzinger   –   6 mai 1988

Éminence,

Hier, c’est avec une réelle satisfaction que j’ai apposé ma signature au protocole élaboré les jours précédents. Mais, vous avez vous-même constaté une profonde déception à la lecture de la lettre que vous m’avez remise m’apportant la réponse du Saint-Père au sujet de la consécration épiscopale.

Pratiquement reporter la consécration épiscopale à une date ultérieure non fixée, ce serait la quatrième fois que je remettrais la date de la consécration. La date du 30 juin a été bien indiquée dans mes lettres précédentes, comme la date limite.

Je vous ai remis un premier dossier concernant les candidats, il reste encore près de deux mois pour établir le mandat.

Étant donné les circonstances particulières de cette proposition le Saint-Père peut très bien facilement abréger la procédure pour que le mandat nous soit communiqué à la mi-juin.

Si la réponse était négative, je me verrais, en conscience, obligé de procéder à la consécration, m’appuyant sur l’agrément donné par le Saint-Siège dans le protocole pour la consécration d’un évêque membre de la Fraternité.

Les réticences exprimées au sujet de la consécration épiscopale d’un membre de la Fraternité, soit par écrit, soit de vive voix, me font légitimement craindre les délais. Tout a été désormais préparé pour la cérémonie du 30 juin, hôtels retenus, moyens de transport, location d’immenses tentes qui devraient abriter la cérémonie.

La déception de nos prêtres et de nos fidèles serait très vive. Tous souhaitent que cette consécration se réalise avec l’accord du Saint-Siège, mais déjà déçus par les délais antérieurs, ils ne comprendraient pas que j’accepte un nouveau délai. Ils sont conscients et soucieux avant tout d’avoir de vrais évêques catholiques leur transmettant la vraie foi et leur communiquant d’une manière certaine, les grâces du salut auxquelles ils aspirent pour eux et pour leurs enfants.

Dans l’espoir que cette requête ne sera pas un obstacle irréductible à la réconciliation en cours, je vous prie, Éminence, d’agréer mes sentiments respectueux et fraternels in X° et Maria.

Marcel Lefebvre
Archevêque-Évêque émérite de Tulle


Lettre du Cardinal Ratzinger à Monseigneur Lefebvre   –   6 mai 1988


A la lettre du 6 mai le cardinal Ratzinger a fait parvenir le jour même la réponse suivante à Mgr Lefebvre.

6 mai 1988

Excellence,

J’ai pris attentivement connaissance de la lettre que vous venez de m’adresser, dans laquelle vous me faites part de vos intentions concernant la consécration épiscopale d’un membre de la Fraternité Saint-Pie X le 30 juin prochain.

Étant donné que ces intentions sont en contraste très net avec ce qui a été accepté par vous lors de notre colloque du 4 mai et consigné dans le protocole auquel vous avez apposé hier votre signature, je désire vous informer sans retard que la publication du communiqué de presse prévue doit, pour l’instant, être différée.

Je souhaite très vivement que vous reconsidériez votre position conformément au résultat du colloque, de manière à ce que le communiqué puisse être diffusé.

Dans cet espoir, je vous prie, Excellence ....

Cette lettre était accompagnée du projet de lettre que le cardinal Ratzinger suggérait à Mgr Lefebvre d’écrire au Saint Père.


Lettre de Mgr Lefebvre au Cardinal Ratzinger – 24 mai 1988

Albano, le 24 Mai 1988

A son Éminence le cardinal Joseph Ratzinger

Éminence,

Il me semble nécessaire de préciser ce que je vous écrivais le 6 Mai dernier.
A la réflexion, il nous apparaît clairement que le but des colloques et de la réconciliation est de nous réintégrer dan l’Église conciliaire, l’unique Église à laquelle vous nous faisiez allusion dans les catéchismes.
Nous pensions que vous nous donniez les moyens de continuer et de développer les œuvres de la Tradition.
Or, sur ces deux points qui nous semblent nécessaires pour maintenir nos œuvres en dehors de toute influence progressiste et conciliaire, nous n’avons pas satisfaction.
C’est pourquoi, à notre grand regret, nous nous voyons obliger de vous demander qu’avant la date du 1er Juin, vous nous indiquiez clairement quelles sont les intentions du Saint-Siège sur ces deux points : consécration des 3 évêques postulés pour le 30 Juin et majorité des membres de la Tradition dans la Commission romaine.
Sans réponse sur ces requêtes, je procéderai à la publication des noms des candidats à l’épiscopat que je consacrerai le 30 Juin avec le concours de S. Exc. Mgr de Castro Mayer.
Ma santé, les nécessités apostoliques pour la croissance de nos œuvres, ne permettent plus de délais supplémentaires.
Dans l’espoir que ces démarches seront prises en considération, daignez agréer, Éminence, mes sentiments respectueux et fraternellement dévoués en Jésus et Marie.

Marcel Lefebvre


Lettre du cardinal Ratzinger à Mgr Lefebvre du 30 mai 1988


Le 30 mai 1988,

Excellence,

Après avoir été reçu en audience par le Saint-Père vendredi 27 mai, comme je vous l’avais indiqué lors de notre colloque du 24, je suis en mesure de répondre à la lettre que vous m’avez remise ce même jour à propos des problèmes de la majorité des membres de la Fraternité dans la Commission romaine et de la consécration des évêques.

Concernant le premier point, le Saint-Père juge qu’il convient de s’en tenir aux principes fixés dans le point II/2 du Protocole que vous avez accepté.
Cette Commission est un organisme du Saint-Siège au service de la Fraternité et des diverses instances avec lesquelles il faudra traiter pour établir et consolider l’œuvre de réconciliation. De plus, ce n’est pas elle, mais le Saint-Siège qui, en dernière instance, prendra les décisions : la question d’une majorité ne se pose donc pas ; les intérêts de la Fraternité sont garantis par sa représentation au sein de la Commission, et les craintes que vous avez exprimées par rapport aux autres membres n’ont pas lieu de persister, dès lors que le choix de ces membres sera effectué par le Saint-Père lui-même.

Pour ce qui regarde le second point, le Saint-Père confirme ce que je vous ai déjà indiqué de sa part, à savoir qu’il est disposé à nommer un évêque membre de la Fraternité (au sens du point II/5.2 du Protocole), et à faire accélérer le processus habituel de nomination, de manière à ce que la consécration puisse avoir lieu pour la clôture de l’Année mariale le 15 août prochain.
Ceci requiert d’un point de vue pratique que vous présentiez sans tarder à Sa Sainteté un nombre plus élevé de dossiers de candidature, pour lui permettre de choisir librement un candidat qui corresponde au profil envisagé dans les accords et en même temps aux critères généraux d’aptitude que l’Église retient pour la nomination des évêques.
Vous savez enfin que le Saint-Père attend de vous une lettre contenant pour l’essentiel les points dont nous nous sommes entretenus particulièrement lors de notre colloque du 24 mai. Mais, comme vous avez récemment encore annoncé votre intention d’ordonner trois évêques le 30 juin avec ou sans l’accord de Rome, il est nécessaire que dans cette lettre (cf. 4 par. du projet) vous disiez clairement que vous y renoncez et que vous vous remettez en pleine obéissance à la décision du Saint-Père.

Avec cette ultime démarche, accomplie dans les plus brefs délais possibles, le processus de réconciliation arriverait à son terme et l’annonce pourrait en être publiquement donnée.

Excellence, au moment de conclure, je ne puis que vous redire, comme mardi dernier, et avec plus de gravité encore s’il est possible : lorsqu’on considère le contenu positif de l’accord auquel la bienveillance du Pape Jean-Paul II a permis que l’on parvienne, il n’y a pas de proportion entre les dernières difficultés que vous avez exprimées et le dommage que constituerait maintenant un échec, une rupture de votre part avec le Siège apostolique et pour ces seuls motifs. Il vous faut faire confiance au Saint-Siège, dont la bonté et la compréhension récemment manifestées à votre égard et à l’égard de la Fraternité constituent la meilleure garantie pour l’avenir. Vous devez enfin – et nous devons tous – faire confiance au Seigneur, qui a permis que la voie de la réconciliation soit ouverte comme elle l’est aujourd’hui, et que le but paraisse désormais si proche.

Veuillez agréer, Excellence, l’expression de mes sentiments fraternels et respectueusement dévoués dans le Seigneur.

Joseph card. RATZINGER


Lettre de Monseigneur Lefebvre au Saint Père - 2 juin 1988


Ecône, le 2 juin 1988

Très Saint Père,

Les colloques et entretiens avec le cardinal Ratzinger et ses collaborateurs, bien qu’ils aient eu lieu dans une atmosphère de courtoisie et de charité, nous ont convaincus que le moment d’une collaboration franche et efficace n’était pas encore arrivé.

En effet, si tout chrétien est autorisé à demander aux autorités compétentes de l’Église qu’on lui garde la foi de son baptême, que dire des prêtres, des religieux, des religieuses ?

C’est pour garder intacte la foi de notre baptême que nous avons dû nous opposer à l’esprit de Vatican II et aux réformes qu’il a inspirées.

Le faux œcuménisme, qui est à l’origine de toutes les innovations du Concile, dans la liturgie, dans les relations nouvelles de l’Église et du monde, dans la conception de l’Église elle-même, conduit l’Église à sa ruine et les catholiques à l’apostasie.

Radicalement opposés à cette destruction de notre foi, et résolus à demeurer dans la doctrine et la discipline traditionnelle de l’Église, spécialement en ce qui concerne la formation sacerdotale et la vie religieuse, nous éprouvons la nécessité absolue d’avoir des autorités ecclésiastiques qui épousent nos préoccupations et nous aident à nous prémunir contre l’esprit de Vatican II et l’esprit d’Assise.

C’est pourquoi nous demandons plusieurs évêques, choisis dans la Tradition, et la majorité des membres dans la Commission Romaine, afin de nous protéger de toute compromission.

Étant donné le refus de considérer nos requêtes, et étant évident que le but de cette réconciliation n’est pas du tout le même pour le Saint-Siège que pour nous, nous croyons préférable d’attendre des temps plus propices au retour de Rome à la Tradition.

C’est pourquoi nous nous donnerons nous-mêmes les moyens de poursuivre l’œuvre que la Providence nous a confiée, assurés par la lettre de Son Éminence le Cardinal Ratzinger datée du 30 mai, que la consécration épiscopale n’est pas contraire à la volonté du Saint-Siège, puisqu’elle est accordée pour le 15 août.

Nous continuerons de prier pour que la Rome moderne, infestée de modernisme, redevienne la Rome catholique et retrouve sa Tradition bimillénaire. Alors le problème de la réconciliation n’aura plus de raison d’être et l’Église retrouvera une nouvelle jeunesse.

Daignez agréer, Très Saint Père, l’expression de mes sentiments très respectueux et filialement dévoués en Jésus et Marie.


Mgr Marcel LEFEBVRE, archevêque-évêque émérite de Tulle,
fondateur de la Fraternité Saint-Pie X.


Lettre du Pape à Mgr Lefebvre du 9 juin 1988

A SON EXCELLENCE MONSEIGNEUR MARCEL LEFEBVRE
ARCHEVÊQUE-ÉVÊQUE ÉMÉRITE DE TULLE

C’est avec une vive et profonde affliction que j’ai pris connaissance de votre lettre datée du 2 juin. Guidé uniquement par le souci de l’unité de l’Église dans la fidélité à la Vérité révélée – devoir impérieux imposé au successeur de l’apôtre Pierre –, j’avais disposé l’an passé une visite apostolique de la Fraternité Saint-Pie X et de ses œuvres, qui a été effectuée par le cardinal Édouard Gagnon. Des colloques ont suivi, d’abord avec des experts de la Congrégation pour la doctrine de la foi, puis entre vous-même et le cardinal Joseph Ratzinger. Au cours de ces entretiens, des solutions avaient été élaborées, acceptées et signées par vous le 5 mai 1988  : elles permettaient à la Fraternité Saint-Pie X d’exister et d’œuvrer dans l’Église en pleine communion avec le Souverain Pontife, gardien de l’unité dans la vérité. Pour sa part, le Siège apostolique ne poursuivait qu’un seul but dans ces conversations avec vous  : favoriser et sauvegarder cette unité dans l’obéissance à la Révélation divine, traduite et interprétée par le magistère de l’Église, notamment dans les vingt et un conciles œcuméniques, de Nicée à Vatican II.

Dans la lettre que vous m’avez adressée, vous semblez rejeter tout l’acquis des précédents colloques, puisque vous y manifestez clairement votre intention de « vous donner vous-même les moyens de poursuivre votre œuvre », notamment en procédant sous peu et sans mandat apostolique à une ou plusieurs ordinations épiscopales, ceci en contradiction flagrante non seulement avec les prescriptions du Droit canonique, mais aussi avec le protocole signé le 5 mai et les indications relatives à ce problème contenues dans la lettre que le cardinal Ratzinger vous a écrite à ma demande le 30 mai.

D’un cœur paternel, mais avec toute la gravité que requièrent les circonstances présentes, je vous exhorte, vénérable frère, à renoncer à votre projet qui, s’il est réalisé, ne pourra apparaître que comme un acte schismatique dont les conséquences théologiques et canoniques inévitables vous sont connues. Je vous invite ardemment au retour, dans l’humilité, à la pleine obéissance au vicaire du Christ.
Non seulement je vous invite à cela, mais je vous le demande, par les plaies du Christ notre Rédempteur, au nom du Christ qui, la veille de sa Passion, a prié pour ses disciples « afin que tous soient un » (Jn 17, 20).
A cette demande et à cette invitation, je joins ma prière quotidienne à Marie, Mère du Christ.

Cher frère, ne permettez pas que l’Année dédiée d’une manière toute particulière à la Mère de Dieu apporte une nouvelle blessure à son cœur de Mère !

Du Vatican, le 9 juin 1988
IOANNES PAULUS PP. II


Communiqué de Mgr Lefebvre sur "l’arrêt des colloques", 19 juin 1988


On comprend, en effet, difficilement cet arrêt si on ne replace pas les colloques dans leur contexte historique.

Bien que nous n’ayons jamais voulu rompre avec la Rome Conciliaire, même après que la première visite de Rome le 11 novembre 1974 ait été suivie par des mesures sectaires et nulles la fermeture de l’œuvre le 6 mai 1975 et la "suspense" en juillet 76 - ces relations ne pouvaient avoir lieu que dans un climat de méfiance.

Louis Veuillot dit qu’il n’y a pas plus sectaire qu’un libéral ; en effet, compromis avec l’erreur et la Révolution, il se sent condamné par ceux qui demeurent dans la vérité et c’est ainsi que, s’il possède le pouvoir, il les persécute avec acharnement. C’est notre cas et celui de tous ceux qui se sont opposés aux textes libéraux et aux réformes libérales du concile.

Ils veulent absolument que nous ayons un complexe de culpabilité vis-à-vis d’eux, alors que ce sont eux qui sont coupables de duplicité.

C’est donc dans un climat toujours tendu, quoique poli, que les relations avaient lieu avec le cardinal Seper et le cardinal Ratzinger entre l’année 76 et l’année 87, mais aussi avec un certain espoir que, l’auto-démolition de l’Église s’accélérant, on finisse par nous regarder avec bienveillance.

Jusque-là, pour Rome, le but des relations était de nous faire accepter le concile et les réformes et de nous faire reconnaître notre erreur. La logique des événements devait m’amener à demander un successeur sinon deux ou trois pour assurer les ordinations et confirmations. Devant le refus persistant de Rome, le 29 juin 1987 j’annonçais ma décision de consacrer des évêques.

Le 28 juillet, le cardinal Ratzinger ouvrait de nouveaux horizons qui pouvaient légitimement faire penser qu’enfin Rome nous regardait d’un œil plus favorable. II n’est plus question de document doctrinal à signer, plus question de demande de pardon, mais un visiteur était enfin annoncé, la société pourrait être reconnue, la liturgie serait celle d’avant le concile, les séminaristes demeureraient dans le même esprit !...

Nous avons accepté alors d’entrer dans ce nouveau dialogue, mais à la condition que notre identité soit bien protégée contre les influences libérales par des évêques pris dans la Tradition, et par une majorité de membres dans la Commission romaine pour la Tradition. Or, après la visite du cardinal Gagnon, dont nous ne savons toujours rien, les déceptions se sont accumulées.

Les colloques qui ont suivi en avril et mai nous ont bien déçus. On nous remet un texte doctrinal, on y ajoute le nouveau Droit Canon, Rome se réserve 5 membres sur 7 dans la Commission romaine, dont le président (qui sera le cardinal Ratzinger) et le vice-président.

La question de l’évêque est solutionnée avec peine : on insistait pour nous montrer que nous n’en avions pas besoin.

Le cardinal nous fait savoir qu’il faudrait laisser alors célébrer une messe nouvelle à S. Nicolas-du-Chardonnet. Il insiste sur l’unique Église, celle de Vatican II.

Malgré ces déceptions, je signe le Protocole le 5 mai. Mais déjà la date de la consécration épiscopale fait problème. Puis un projet de demande de pardon au Pape m’est mis dans les mains.

Je me vois obligé d’écrire une lettre menaçant de faire les consécrations épiscopales pour arriver à avoir la date du 15 août pour la consécration épiscopale.

Le climat n’est plus du tout à la collaboration fraternelle et à une pure et simple reconnaissance de la Fraternité. Pour Rome le but des colloques est la réconciliation, comme le dit le cardinal Gagnon, dans un entretien accordé au journal italien "L’Avvenire", c’est-à-dire le retour de la brebis égarée dans la bergerie. C’est ce que j’exprime dans la lettre au Pape du 2 juin : "Le but des colloques n’est pas le même pour vous que pour nous."

Et quand nous pensons à l’histoire des relations de Rome avec les traditionalistes de 1965 à nos jours, nous sommes obligés de constater que c’est une persécution sans répit et cruelle pour nous obliger à la soumission au concile. – Le dernier exemple en date est celui du Séminaire "Mater Ecclesiae" des transfuges d’Ecône, qui en moins de 2 ans ont été mis au pas de la Révolution conciliaire, contrairement à toutes les promesses !

La Rome actuelle conciliaire et moderniste ne pourra jamais tolérer l’existence d’un vigoureux rameau de l’Église catholique qui la condamne par sa vitalité.

Il faudra donc encore attendre quelques années sans doute pour que Rome retrouve sa Tradition bimillénaire. Pour nous, nous continuons à faire la preuve, avec la grâce de Dieu, que cette Tradition est la seule source de sanctification et de salut pour les âmes, et la seule possibilité de renouveau pour l’Église.

Ecône, le 19 juin 1988
Marcel Lefebvre